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Gambetta ou Le rêve brisé - Léon Gambetta (1838-1882) - homme politique français républicain - Daniel Amson - Histoire, politique, France
Il a été le plus grand orateur de son temps. Sa popularité était immense. Aucun homme politique, depuis Napoléon, n'avait à ce point électrisé les foules ; aujourd'hui encore, plus d'un siècle après sa mort, ce fils d'immigré italien est sans doute l'un des Français les plus connus. De toute évidence, il y a bien un « mythe Gambetta »… Son rôle dans la vie nationale, pourtant, est difficile à apprécier. Cet orateur de génie, qui maîtrisait mal la grammaire, n'a été qu'un avocat occasionnel, et a pratiquement cessé de plaider après 1870. Cet apôtre de « la guerre à outrance », qui n'avait pas fait son service militaire, a « levé des hommes, constitué des moyens, trouvé des chefs, imposé des plans » et — l'hommage est de Charles de Gaulle — « malgré tous les déboires de l'improvisation, c'est d'abord à lui que la France est redevable du bénéfice moral qu'elle recueillit de cette lutte prolongée ». Mais le général Trochu dira que cette lutte était « une héroïque folie », et elle s'accompagna de beaucoup d'erreurs et d'injustices. S'il y eut un « libérateur du territoire », ce ne fut pas Gambetta, mais Adolphe Thiers. Le fils de l'épicier de Cahors ne dirigea, pour sa part, le gouvernement que pendant un peu plus de deux mois. Sa vie fut bien, dès lors, « un rêve brisé » et le désordre de sa vie privée — il écrira, un jour, à une grisette : « Je t'aime plus que la France » — ne servit pas sa gloire, malgré les projets de mariage qu'il forma tardivement avec Léonie Léon. Se blessant accidentellement en novembre 1882, il mourut sans doute de la timidité de ses médecins qui n'osèrent pas le soigner comme un « homme ordinaire ». Mais, selon le mot d'André Malraux, sa mort changea alors « sa vie en destin… » Catégorie(s) > Librairie > Biographies - Autobiographies > Politiques
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