Le nom de Pierre Laval fait resurgir les pages les plus sombres de notre histoire récente. Il incarne à lui seul toute l'horreur de la France de Vichy et l'on oublie qu'il fut aussi un homme attaché à sa terre, le maire inamovible d'Aubervilliers, le père des assurances sociales, l'héritier de Briand, le représentant de la France face à Hoover, Mussolini, Staline et Hitler.
Quand Fred Kupferman publia sa première biographie de Pierre Laval, en 1987, un an avant sa mort, la critique en salua l'objectivité et la sérénité. Celui qui avait, enfant, porté l'étoile jaune et dont le père était mort à Auschwitz venait d'achever un ouvrage historiquement impeccable. Cette relation exceptionnelle entre l'auteur et son sujet explique sans doute le caractère fascinant de cette biographie.
Pierre Laval est, immédiatement après Philippe Pétain, la personnalité la plus importante de la période du régime de Vichy. Il est au pouvoir avec le titre de chef du gouvernement, du au . En fuite à la Libération, puis arrêté, il est condamné à mort pour trahison par la Haute Cour de justice et fusillé le 15 octobre 1945.